Un palmarès impressionnant pour un court métrage, trois prix à Annecy, une nomination aux Oscars et une quarantaine de prix dans le monde… Et surtout, 80% d’entre eux décernés par le public ou des jurys d’enfants !

Pourtant le sujet est grave. Bruno Collet évoque dans Mémorable la maladie d’Alzheimer à travers le regard d’un artiste peintre qui en est atteint et qui a l’impression que son cadre de vie et ses proches se délitent. L’inexorable progression de la maladie est mise en scène avec beaucoup de délicatesse et de maîtrise formelle. Que reste-t-il dans la tête de Louis ? Des images liées à sa passion, la peinture, et toutes les références artistiques qu’il a acquises depuis sa jeunesse. Et Michelle, sa femme, qui l’accompagne jusqu’au bout, avec amour et humour… En 25 mn, ce court métrage donne à voir la puissance de l’amour et de l’art dans la lutte contre la maladie et l’effacement de soi. Avec Mémorable, le spectateur est amené à se glisser dans la peau du malade et à découvrir sa vision du monde.

Ancien sculpteur, le réalisateur est naturellement un spécialiste de l’animation en volume, et on sent que les personnages ont été façonné à la main. Pommettes et bouche sont guidées par un système de rotules qui donne une grande fluidité aux visages. Mais Mémorable fait aussi appel aux images de synthèse, idéale pour montrer le processus de délitement, comme quand la femme de l’artiste se transforme en billes de couleurs.

Un petit bijou de stop motion d’une grande sensibilité, à partager en famille !

Deux autres films d’animation très réussis évoquant la maladie d’Alzheimer : La tête en l’air d'Ignacio Ferreras et sur Internet, Lost property, un court métrage pour les enfants. 

Caroline